Les saints Ignace Delgado, évêque, et Vincent Liem, prêtre, et les cent dix-sept martyrs du Viêt-Nam († 1820-1841)
Mémoire obligatoire : 24 novembre
Minh-Mang avait convoqué évêques et prêtres, soi-disant pour leur faire traduire en annamite des écrits européens. Flairant le piège, ils refusèrent et se cachèrent. C’est alors que l’empereur décida le massacre.
Ignace Delgado et Dominique Hénarez, évêques et vicaires apostoliques, Joseph Hernandez, prêtre, étaient espagnols de la province des Philippines. Ils furent arrêtés et avec eux vingt-trois indigènes, prêtres, catéchistes laïcs, membres du Tiers-Ordre. Ignace fut emmené à Nam-Dinh, enfermé dans une petite cage de bambous. « Un crucifix avait été jeté sur la route afin que les porteurs dussent passer dessus avec leur prisonnier, mais, sur les instances d’Ignace, on le déplaça. Cependant, on le remit sur la route après son passage ; s’ils voulaient suivre leur évêque, les fidèles devaient marcher sur lui ».
Le premier qui mérita de répandre son sang fut le catéchiste François : il eut la tête tranchée le 25 juin 1838; puis ce fut le tour de Dominique Hénarez. Ignace Delgado, épuisé par la maladie et la fatigue (il avait 76 ans) mourut dans sa cage exposée au soleil; sa tête fut tranchée et jetée au fleuve où on la retrouva intacte trois mois plus tard. Parmi les autres, onze furent décapités, six étranglés, deux furent coupés par le milieu, un succomba assommé avec une masse de fer, trois moururent en prison. Parmi ces derniers, un catéchiste, Thomas Toan, avait faibli sous la torture, mais il se repentit et mourut de faim et de soif. Un tailleur annamite, Thomas De dit à sa femme venue le visiter : « Va nourrir nos enfants ».
(Source : Chéry, Henri-Charles. Saints et bienheureux de la famille dominicaine. Fraternité dominicaine Lacordaire. Lyon. 1991