Bienheureuse Marie Poussepin († 1744)
Elle naît à Dourdan, près de Paris (France). A cette époque la misère est très grande : mauvaises récoltes, maladies et guerres nombreuses laisse la population dans un état dramatique. Marie Poussepin appartient à une famille relativement aisée mais son père tombera en faillite. Marie qui est encore jeune devra reprendre l’entreprise de fabrication de bas de son père pour subvenir aux besoins de sa famille mais aussi de l’économie du village.
En tant que directrice de l’entreprise , elle introduit de nouvelles machines (elle est ouverte au progrès technique de l’époque) mais surtout embauche des jeunes en supprimant la nécessité pour ces derniers de payer un droit de formation à l’apprentissage au maître de stage. Cette pratique très innovante lui permet d’offrir la possibilité d’acquérir un métier (et donc des revenus) à des jeunes pauvres, à des orphelins…Elle créée des emplois pour que ces jeunes sortent de la misère par eux-mêmes.
En même temps que sa responsabilité de chef d’entreprise, Marie Pousssepin est très engagée dans une Fraternité de Charité de son village, puis dans une Fraternité du Tiers Ordre Dominicain (en 1693). Dans ces groupes Marie devient rapidement responsable par le zèle qu’elle apporte à visiter les malades, les veuves, les mendiants… Elle est donc présente sur les deux volets de la charité : l’économie et la compassion.
Emue par la misère des campagnes et en particulier par le statut des orphelines, des veuves, des femmes malades et plus généralement par la condition de la femme pauvre de son époque, Marie Poussepin fonde en 1695 une fraternité dominicaine à laquelle elle donne tous ses biens personnels. Cette Fraternité installée dans un petit village (Sainville) est une innovation : il s’agit de vivre ensemble selon les coutumes dominicaines mais sans clôture pour pouvoir rayonner la charité ; elle entend ainsi relever un défi : lutter contre la misère et vivre pleinement la vie religieuse.
A Sainville elle organise une petite école pour les filles, visite les malades…La communauté s’agrandit et rapidement duote autres communautés sont créées toujours au service des plus pauvres, des malades, des orphelines… Il y en aura une vingtaine du vivant de Marie Poussepin, dans la région parisienne, Chartres…L’évêque de Chartres fait cependant problème pour reconnaître la congrégation fondée par Marie ; il exige que les soeurs renoncent à tout lien avec les dominicains. Marie doit se soumettre ; les liens ne seront rétablis qu’à la fin du XIXe siècle et institutionnellement au milieu du XXe siècle.
Marie Poussepin institue une congrégation originale (les soeurs de Charité Dominicaines de la Présentation de Tours) où les soeurs agissent gratuitement au services des pauvres et doivent par ailleurs gagner leur vie (travail de tissage à l’époque de la fondation). Elle place l’exercice de la charité (on dirait de la solidarité aujourd’hui) au centre de la vie religieuse; le travail devenant un moyen de vivre la pauvreté religieuse. Marie donnera une grande place au travail comme véritable ascèse et engagement fraternel pour atteindre les objectifs de la congrégation.
Les soeurs de Marie Poussepin sont aujourd’hui plus de 4000 à travers le monde (Colombie, Inde, France, Espagne, Burkina Faso, Iraq…) et Marie a été béatifiée en 1994.
Pour en savoir plus :
Soeurs dominicaines de la Présentation de Tours,
Maison Mère 15 quai Portillon,
37100 TOURS (France